• Dolosif #2

    Dolosif #2

     

     

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    Combinaison de plomb

    Feuille de plomb, plâtre, 170 x 70. 2012.

    Les feuilles de plomb sont des outils fréquemment utilisés dans les centrales nucléaires, ainsi que dans le domaine de ma radiologie. Le plomb et l’eau sont les seules matières qui ne laisse pas passer les rayonnements ionisants.  Cette combinaison qui ne peut pas s’enfiler est à l’image de cette impossibilité réelle qu’on les travailleurs à se protéger des rayons. Combinaison qui semble pourtant épouser le corps d’une personne qui l’aurait réellement porté et laisser-là, elle apparaît alors comme la marque d’un corps qui se serait échappé ou disparu sous le poids du plomb ou des rayons, un cadavre invisible, tel que ceux retrouver enfoui sous cendre du Vésuve à Pompéi.

    Dolosif #2

    TOMSK-7. Aquarelle sur papier. 180 x 150. 2012.

    Représentation d’une capture d’écran d’un point de vue de Google Earth sur le parking nucléaire de Tomsk en Russie.

    On nous affirme que 96% des matières radioactives sont réutilisables. La filière nucléaire fait ainsi figure d’industrie propre, recyclable, fonctionnant en circuit quasi fermé et qui, de surcroît, assure l’indépendance énergétique de la France. Cet idéal du nucléaire ne correspond pas à la réalité. Aujourd’hui, c’est près de 13 % des matières radioactives produites par le parc nucléaire français qui dorment quelque part en Sibérie. Précisément dans le complexe atomique de Tomsk-7, une ville secrète de 30 000 habitants, interdite aux journalistes. Là-bas, chaque année, depuis le milieu des années 1990, 108 tonnes d’uranium appauvri issues des centrales françaises viennent, dans des containers, se ranger sur un grand parking à ciel ouvert.

    .Les containers de déchets nucléaires embarquent sur un bateau au Havre, jusqu’à Saint-Pétersbourg, puis sont chargés à bord d’un train pour être traités dans le complexe atomique de Tomsk-7. Une fois là-bas, l’uranium de retraitement est réenrichi, ce qui produit 10 % de matières réutilisables par EDF, et 90 % d’uranium très appauvri - que l’on appelle les queues d’uranium - qui deviennent la propriété de l’entreprise russe Tenex. C’est cet uranium qui est stocké sur de grands parkings à ciel ouvert. Cela disperserait les matières radioactives dans l’environnement.

    Les industriels français du secteur, Areva et EDF, se défendent de laisser des déchets radioactifs aux Russes. Pour eux, cette matière appauvrie peut se réutiliser, elle est «valorisable

    Pour les écologistes russes, Areva envoie en Russie des déchets qui n’ont aucune valeur marchande pour l’instant, et qui sont nocifs.

    Ce transfert de matières radioactives pose différentes questions : la sécurité de leur transport sur 8 000 km, la sécurité de leur stockage et l’efficacité du retraitement. En attendant d’hypothétiques sauts technologiques à venir, le cycle fermé du nucléaire français fuit donc en Russie. En toute opacité.

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    Kibitaki

     Mine de plomb sur carton entoilé. 18 x 24. 2012

     

    Il s’agit de reproduction de photographie argentique  de cadavre de Kibitaki et de feuille de pissenlits prise le 24/4/2012 sur le village de Iidate.

    Les oiseaux ont été les premières victimes de l’explosion de la centrale nucléaire de Fukushima. La radioactivité a ceci de particulier, elle impressionne les plaques photographiques , ce qui permet d’étudier la migration des radionucléides. Ces photographies ont été réalisées selon la méthode inventée par Becquerel, qui consistait à mettre dans une boîte des plaques photosensibles et des pierres Pechblende  contenant de l’uranium. L’uranium produit de la lumière et marque ainsi le papier ou la plaque photosensibles. Des chercheurs japonais ont réalisé l’expérience avec des cadavres d’oiseaux de la zone de Fukushima.

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    Instruments

    Outils de travail d’un radiologue industriel, vitrine. 2012.

    Ces instruments ont été utilisés par des ouvriers qui ont souffert par la suite de cancer de la thyroïde.

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    Pripiat

    Mine de plomb sur papier, 180 x 150. 2012

    La ville de Pripiat, modèle de la ville du modèle communiste, conçu exclusivement pour les loger les travailleurs du nucléaire est une ruine, ville fantôme, telle une allégorie de la chute du rêve de l’industrie nucléaire. Le dessin à la mine de plomb, matériel protégeant des rayons serait tel un acte de mémoire inaltérable par les rayons présents.

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